Très tôt la vie d’Eric est marquée par la rupture, par le déracinement, par un vide profond. Mais ce qui caractérise Eric depuis cette fin d’hiver 1973 où une nouvelle famille l’a accueilli en France, c’est la volonté farouche de ne pas se laisser happerpar ce vide.
De l’épreuve initiale de la déchirure Eric a fait une force de curiosité pour les autres, d’empathie, de bienveillance. Le manque de ses parents biologiques, il lecomble par un mode de relation aux autres où transparait son appétit de vivre dans l’émotion de la rencontre, de l’échange, de l’écoute. Conscient de la fragilité de la vie, il la savoure avec gourmandise. L’amitié, l’engagement dans des projets collectifs, l’art, la réflexion et le débat, l’étincelle de la créativité humaine le nourrissent à chaque instant. Et ces valeurs imprègnent sa trajectoire professionnelle.
Cela peut surprendre aujourd’hui en observant son crâne parfaitement lisse, mais Eric a débuté en exerçant la profession de coiffeur, qui lui a permis de fréquenter le monde du spectacle et des artistes. Il est ensuite devenu photographe, attiré par un mode d’expression créative fondé sur le réel et le regard.
Puis, assez naturellement, il est venu au journalisme, qu’il exerce avec cette envie de faire partager les initiatives, les engagements et les enthousiasmes qui font le sel de la vie et contribuent à sauvegarder une cohésion sociale devenue fragile.
Eric est, à sa manière, un utopiste, mais un utopiste concret, constructif. Son amour de la vie ne se traduit pas dans un tempérament exalté : au contraire, un certain flegme indique chez lui le sens du réel et des responsabilités, un caractère posé et fiable, généreux mais pas naïf.
Sa vision du monde est avant tout une vision de ce que chacun d’entre nous peut faire pour le rendre plus juste et solidaire. Son cheminement personnel est guidé par cette philosophie : nous sommes tous des acteurs du changement, nous avons tous la possibilité d’améliorer par notre conduite individuelle et nos projets une société dont nous sommes si prompts à dénoncer les maux. Eric a fait le choix d’une attitude positive, qui valorise ce qui rassemble plutôt que ce qui divise, qui s’efforce de dépasser les polémiques pour dégager les énergies collectives.
Derrière l’objectif du photographe ou avec la plume du journaliste, Eric raconte avec toute sa sensibilité humaniste une histoire universelle, celle du désir que nous possédons tous de nous réunir autour de valeurs élevées : esthétique, créativité,imagination et dynamisme au service du développement, générosité, sincérité,
réciprocité. Il nous invite à prendre conscience que ces valeurs ne sont pas des chimères et que nous pouvons tous contribuer par nos talents, nos désirs, nos sensibilités, à les rendre toujours plus présentes.